Tar One, le Loser Magnifique, meilleur et moins populaire que ton rappeur préféré. 25 ans d’activisme dans les tréfonds de l’underground belge, il a connu scènes minables et prestigieuses (dont Dour, Francos, premières parties d’Américains, NYC, Sénégal et bien d’autres), des chroniques élogieuses, des apparitions dans les petits et grands médias, des aventures extra-rap (participations à des projets Jazz, Rock, Slam…), la reconnaissance de ses pairs et même des louanges de grands noms de la scène belge qui ont su s’extraire de ce mouvement si longtemps invisibilisé. En dépit de tous les obstacles sempiternels, il veut abondamment régaler les oreilles exigeantes de bon rap, avec une saveur unique.
Main Tendue
Les petits, fais les rire, bien se sentir et réfléchir
Pour 10 minutes ou toute une vie rude, accepter l’idée de fléchir
Apprendre à apprendre, pas conditionner
C’est beau comme l’amour inconditionnel
Il est possible de l’trouver même quand il a manqué à la base
Je l’ai vu et sais comme il est tentant de s’ancrer à la rage
La tristesse de voir lueur disparaître d’un regard
Un seul peut te sauver ou te transformer en crevard
Tellement de façons de s’éteindre
Comment survivre sans étreinte, c’est le cas de certains, c’est dingue
Des souffrances universelles, d’autres réservées aux gens dans la merde
Y’en a qui sont servis, subissent sévices, en galère
Stigmatisés pour motifs rances, abjects, sans qu’ça n’gêne
Même dans le camp de ceux font semblant d’être engagés
Veux voir mains tendues par millions mais pas celles de nazillons
Si mes bonnes actions sont du vent, vive l’effet papillon
Saletés déversées côtoient beauté renversante
Dans la vie de la ville que beaucoup traversent en stressant
Déchets toxiques injectés, drogues dures comme la descente
Plus conquérants que bien heureux pour ceux en mode Alexandre
Genre les coudes c’est pas fait pour se serrer mais pour en jouer
Écraser ou l’être, un faux dilemme si tu en doutais
En mode « mon code est hors de votre portée, même si t’arrives
À la trouver tu ne sauras pas ce que cache ma cicatrice »
Nuits blanches excessives, hantées, fuir le silence
Se dire qu’en sortie c’est peut-être sordide mais pire si j’rentre
La solitude, le face à face avec soi-même
T’as plus la foi, juste un foie que tu malmènes
50 nuances d’autodestruction
Diverses addictions, petites morts glauques et pulsions
Plein d’embûches nous encombrent comme des invendus
La situation l’est donc tant ont besoin d’une main tendue
La qualité la plus sous-estimée ever
C’est l’écoute, bien entendu elle élève
Très seuls dans ce bordel High Level, nulle part où mettre les voiles
Ils tournent en rond comme un bagel et veulent que la pente on dévale
Nous dévalorisent et nous dévalisent
Pas pour voyages via les cieux mais sous les yeux qu’on a des valises
Les micro agressions épuisent, les micro bonnes actions esquissent
Un embryon de bien-être que tu reçoives ou rendent ces bons services
À part soi-même, ya personne que l’on puisse sauver
Juste insuffler l’élan vers le bon chemin à ceux qu’ont pris le mauvais
Un regard, un sourire, une phrase, un message, une discussion
Peut faire la différence comme un disque, du son
Qu’importent les désillusions, si ça ressemble à une bête morale
Ou si je n’ai l’aura, de prôner ça j’ai l’audace
Littéralement ou métaphoriquement, tiens la porte
Pour ceux derrière, réalise ce que le bien t’apporte