Thomas Tar One

Tar One, le Loser Magnifique, meilleur et moins populaire que ton rappeur préféré. 25 ans d’activisme dans les tréfonds de l’underground belge, il a connu scènes minables et prestigieuses (dont Dour, Francos, premières parties d’Américains, NYC, Sénégal et bien d’autres), des chroniques élogieuses, des apparitions dans les petits et grands médias, des aventures extra-rap (participations à des projets Jazz, Rock, Slam…), la reconnaissance de ses pairs et même des louanges de grands noms de la scène belge qui ont su s’extraire de ce mouvement si longtemps invisibilisé. En dépit de tous les obstacles sempiternels, il veut abondamment régaler les oreilles exigeantes de bon rap, avec une saveur unique.

« J'ai écrit un peu avant tout ce marasme un morceau intitulé Main Tendue qui évoque l'importance de la solidarité, du lien et de tendre la main. »

Main Tendue

Les petits, fais les rire, bien se sentir et réfléchir

Pour 10 minutes ou toute une vie rude, accepter l’idée de fléchir

Apprendre à apprendre, pas conditionner

C’est beau comme l’amour inconditionnel

Il est possible de l’trouver même quand il a manqué à la base

Je l’ai vu et sais comme il est tentant de s’ancrer à la rage

La tristesse de voir lueur disparaître d’un regard

Un seul peut te sauver ou te transformer en crevard

Tellement de façons de s’éteindre

Comment survivre sans étreinte, c’est le cas de certains, c’est dingue

Des souffrances universelles, d’autres réservées aux gens dans la merde

Y’en a qui sont servis, subissent sévices, en galère

Stigmatisés pour motifs rances, abjects, sans qu’ça n’gêne

Même dans le camp de ceux font semblant d’être engagés

Veux voir mains tendues par millions mais pas celles de nazillons

Si mes bonnes actions sont du vent, vive l’effet papillon

Saletés déversées côtoient beauté renversante

Dans la vie de la ville que beaucoup traversent en stressant

Déchets toxiques injectés, drogues dures comme la descente

Plus conquérants que bien heureux pour ceux en mode Alexandre

Genre les coudes c’est pas fait pour se serrer mais pour en jouer

Écraser ou l’être, un faux dilemme si tu en doutais

En mode « mon code est hors de votre portée, même si t’arrives

À la trouver tu ne sauras pas ce que cache ma cicatrice »

Nuits blanches excessives, hantées, fuir le silence

Se dire qu’en sortie c’est peut-être sordide mais pire si j’rentre

La solitude, le face à face avec soi-même

T’as plus la foi, juste un foie que tu malmènes

50 nuances d’autodestruction

Diverses addictions, petites morts glauques et pulsions

Plein d’embûches nous encombrent comme des invendus

La situation l’est donc tant ont besoin d’une main tendue

La qualité la plus sous-estimée ever

C’est l’écoute, bien entendu elle élève

Très seuls dans ce bordel High Level, nulle part où mettre les voiles

Ils tournent en rond comme un bagel et veulent que la pente on dévale

Nous dévalorisent et nous dévalisent

Pas pour voyages via les cieux mais sous les yeux qu’on a des valises

Les micro agressions épuisent, les micro bonnes actions esquissent

Un embryon de bien-être que tu reçoives ou rendent ces bons services

À part soi-même, ya personne que l’on puisse sauver

Juste insuffler l’élan vers le bon chemin à ceux qu’ont pris le mauvais

Un regard, un sourire, une phrase, un message, une discussion

Peut faire la différence comme un disque, du son

Qu’importent les désillusions, si ça ressemble à une bête morale

Ou si je n’ai l’aura, de prôner ça j’ai l’audace

Littéralement ou métaphoriquement, tiens la porte

Pour ceux derrière, réalise ce que le bien t’apporte

Pour en savoir plus