L’origine du documentaire, selon Tancrède Henrot, le réalisateur : « Le soleil de l’été ne s’est pas encore levé. Mon téléphone sonne.

Nadine, une voisine, est à sa fenêtre au deuxième étage. Elle m’annonce apeurée que la ville est perdue, l’eau déferle de partout et mon restaurant est sous eau !

J’arrive, descendant de Lambermont pour rejoindre le centre-ville, traversant des rivières, des mares que la Vesdre a créées. Le restaurant est entouré d’une nouvelle rivière comme les douves d’un château-fort infranchissables. Nous parvenons à entrer; tout flotte dans vingt centimètres de boue.

De l’eau monte de la trappe qui mène à la chambre froide et à la cave à vin.

J’ai la vision d’être dans un bateau qui coule.

Je suis commerçant, photographe, réalisateur.

Marie-Laure Vrancken, artiste comédienne, animatrice en éducation permanente pour une association verviétoise, et moi, reprenons une commande de l’ASBL Peuple et Culture afin de réaliser un documentaire sur les inondations, lorsque deux étés auront passés : « Avec nous le déluge, vingt-quatre lunes plus tard ».

Il s’agissait de faire résonner plusieurs thématiques (la solidarité, l’interculturalité…) avec des témoignages de personnes ayant subi les inondations de plein fouet dans leur chair et dans les tréfonds de leur Vie, à Verviers et environs.

Nous arpentons la vallée de la Vesdre récoltant témoignages et images que nous entrelacerons avec des lectures d’une nouvelle écrite par Broc, suite aux inondations également : « Elle déborde », ajoutant ainsi une autre strate, celle de la poésie-fiction. »